‘DokitaEyes mutualisé’ : l’assurance-maladie complètement digitalisée dans Zio et Grand Lomé

Le Togo aspire à la couverture sanitaire universelle (CSU). Mais, ce n’est un secret pour personne, le chemin reste encore long à parcourir pour atteindre cet idéal. Des inégalités sociales et vulnérabilités systémiques et organisationnelles subsistent encore. Des situations que compte corriger le projet ‘Innovation pour la santé des personnes en situation de vulnérabilités en Afrique’ (ISPV).

Porté par l’association le Coursier d’hôpital international (CH-I), la startup DokitaEyes et l’Union des mutuelles de santé de l’archidiocèse de Lomé (UMUSAL), ce projet a été présenté ce mercredi à Lomé au cours d’une conférence de presse. Les 3 structures qui coordonnent ce projet offrent aux populations un package de services dénommé ‘DokitaEyes mutualisé’.

« Il s’agit de faire tomber les barrières qui nous empêcheront d’aller vers la couverture sanitaire universelle demain. Le gouvernement et les partenaires font beaucoup d’efforts pour que la santé de tous les Togolais soit prise en compte. Mais, si dans le système de santé il y a des vulnérabilités comme le manque d’accueil, l’orientation, l’accompagnement des mutualistes ou des assurés, c’est déjà un grand goulot d’étranglement qui ne pourra pas nous permettre d’aller vers la CSU. Les gens vont préférer rester à la maison et faire l’automédication, ils vont même s’autocensurer par rapport aux consultations et autres », a déclaré Koffivi Agbetiafa, Directeur exécutif de CH-I.

Cette offre est faite d’une couverture directe de 75% des frais de santé par UMUSAL, un accueil et un accompagnement par des agents basés dans les centres de santé, des visites à domicile  pour le suivi médical, la prise régulière des paramètres vitaux et les conseils santé pour la prévention ; un historique médical transmis  et le remboursement dans un bref délai des frais de soins des mutualistes aux prestataires de soin.

« Ce projet regroupe 3 composantes majeures : les agents qui sont des facilitateurs médicaux ou des agents de santé communautaires se trouveront dans les centres de santé pour accueillir les assurés et leur faciliter la prise en charge, des facilitateurs médicaux vont digitaliser les soins aux assurés afin que les compagnies d’assurance qui sont partenaires puissent faire rapidement (en 72 heures) les remboursements des prestations auprès des prestataires, des visites à domicile à tous les mutualistes ou assurés, même ceux qui ne tombent pas malades, pour les aider à plus de prévention », a expliqué M. Agbetiafa.

Concrètement, le projet ISPV vient résoudre les problèmes que voici : la souffrance du patient sur son parcours médical, la faible adhésion des populations aux mutuelles par manque d’attractivité des offres, le non-renouvellement des cotisations pour les anciens mutualistes, le retard du remboursement des prestataires de soins en raison du remplissage fastidieux des documents de soins et du manque de digitalisation du process, l’absence du contrôle médical en temps réel, la perte du carnet de santé des patients, la difficulté du parcours médical par manque de connectivité entre les centres de santé, les pharmacies, les labos et l’absence de tout dispositif ou de mesures de prévention des maladies auprès des mutualistes.

La phase pilote concerne les populations de Zio et du Grand Lomé

Ce projet vient ainsi propose une digitalisation complète du processus de l’assurance-maladie et un passage d’un design d’assurance-maladie classique à un design de mutuelle de santé confort aux assurés et mutualistes.

Démarrée le 3 juillet dernier, la phase pilote de ce projet couvre les populations à faibles revenus des districts sanitaires de la préfecture de Zio et du Grand Lomé pour une période de 12 mois. A terme, 5000 personnes seront couvertes dans le Zio et 10.000 dans le Grand Lomé.

« Nous voulons tester la faisabilité du projet pour voir comment ce cocktail de dispositions va être digeste pour le système de santé », a lancé l’un des 3 coordonnateurs.

Etaient présents à la conférence de presse, des maires, des représentants de l’Ordre national des pharmaciens du Togo, de l’Association nationale des infirmiers et infirmières du Togo (ANIIT), des organisations internationales et autres institutions.