CAR: Togbui Dagban dénonce et retire sa candidature
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Le 5ème congrès statutaire du Comité d’action pour le renouveau (CAR) a été un fiasco. La réunion des présidents de fédérations et des candidats qui devrait suivre quelques jours après aussi, n’a pas eu lieu. Le parti de feu Yawovi Agboyibo se trouve dans une situation indescriptible. L’un des 4 candidats en lutte pour sa succession, vient aussi de jeter l’éponge. Dans cette cacophonie, une consultation ésotérique de feu Agboyibo livre ses secrets.
Il est question de Togbui Dagban Ayivon IV, le président fédéral du Grand Lomé au sein du CAR. Que se passe-t-il au juste au sein du CAR ? A la sortie de l’émission ‘Miatodede’ sur la radio Zephyr ce lundi, nous avons tendu notre micro à ce chef traditionnel qui aurait voulu succéder à Me Agboyibo.
« Comme le candidat qu’ils attendaient, surtout que c’est le candidat de la famille Agboyibo aurait positionné pour remplacer leur feu père, n’a pas pu rassembler la caution requise, il y a eu comme principe que nous n’allons pas au vote. Alors que les textes sont clairs, à défaut du consensus, on doit aller au vote parmi les candidats requis qui ont pu apporter la caution ». C’est par ces mots qu’il a planté le décor de ce qui s’est passé au congrès il y a quelques jours.
A qui la faute ? Selon ce membre influent du CAR, cette situation de non-vote est portée par le camp Vo conduit par Jean Kissi, ancien secrétaire général du CAR. Contre ce camp, il y a un autre qui voulait coûte que coûte aller au vote. Il s’agit, selon lui, du camp Yoto piloté par Yao Datè.
« C’est les 2 camps antagonistes qui ont créé la situation. Moi qui suis de Bè (canton de Lomé), que vais-je aller chercher entre les éléphants de Vo et de Yoto qui se battent. Je me suis tu jusqu’à ce que cette merde se consomme et se consume et finalement, ceux qui étaient de l’ancien bureau et qui pilotaient le congrès, ont cru devoir reprendre du service en décrétant de façon unilatérale une transition de 2 ans pour revenir aux affaires. Ce qui n’a pas été du goût des congressistes », a-t-il expliqué.
« C’est pour cela que j’ai pris la décision de me retirer de la course à la présidence du CAR pour laisser les ayant-droit continuer à lutter. Et si d’aventure ils nous confortent dans les prochains jours, je peux toujours me maintenir comme militant », a-t-il ajouté.
Cette position sonne comme une démission de ce militant de premier plan du CAR, même s’il ne le dit pas clairement.
Une ‘watsilisation du CAR’, selon Togbui Dagban
En attendant que les 2 camps qu’il pointe du doigt ne sortent de leur silence pour dire leur ‘vérité’, Togbui Dagban dénonce une ‘watsilisation’ du parti. « C’est un parti national qui comporte plusieurs ethnies. Mais si pendant 30 ans nous remarquons que seuls les Watsi ont gouverné ce parti, cela devient une hégémonie, les Watsi régentent le parti et les preuves sont légion depuis le congrès lorsque les gens se plaisent à dire que les rênes du parti ne peuvent pas quitter Yoto. Et d’aucuns disent que le remplaçant spirituel de Me Agboyibo, c’est Jean Kissi de Vo. On comprend sans ambages que c’est les 2 préfectures, Yoto et Vo, qui font l’opinion et influencent l’orientation du parti. Qui n’est pas de ces contrées, ne peut pas piloter le parti. C’est pour cela que le terme watsilisation se conforte », a-t-il marqué.
Les secrets d’une consultation ésotérique
Selon ce chef traditionnel, militant de premier rang du CAR, quelques jours avant le congrès, feu Agboyibo a été consulté sur le plan ésotérique par lui.
« J’ai eu à le consulter et il a déploré qu’on n’ait pas pu lui retirer le pouvoir. On n’a pas enlevé sa main du parti, il conserve toujours le pouvoir. Et dans nos milieux, c’est toujours tumultueux lorsque ce rituel n’a pas été fait. Nous avions bien voulu le faire mais pendant ses obsèques, nous n’avons pas eu accès à la pierre », a-t-il souligné.
Si les gens sont avertis, a-t-il ajouté, ils doivent rattraper ce passé en honorant ce rituel.