WANEP-Togo publie un rapport sécuritaire qui interpelle : 1667 incidents en 3 ans
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La branche togolaise du Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (WANEP-Togo) a rendu public un rapport sécuritaire tri-annuel qui doit interpeler les Togolais, quels qu’ils soient. Selon ce rapport basé sur des faits vérifiables sur le terrain, entre 2020 et 2022, le Togo a enregistré 1667 incidents relatifs aux principaux problèmes de sécurité.
En effet, en 3 ans, il y a eu, selon ce rapport sécuritaire, 177 incidents liés au crime et à l’extrémisme violent, 935 en matière de démocratie et gouvernance (politique, santé, éducation, élections). Dans la thématique ‘femmes, paix et sécurité’, on dénombre 446 incidents tandis qu’il y en a 109 en sécurité environnementale.
Les principaux problèmes qui menacent la paix et la sécurité du Togo, selon ledit rapport, sont les attaques terroristes, les actes de criminalité notamment les braquages, le cambriolage, les vols à mains armées et les meurtres. A ceux-là s’ajoutent les accidents de circulation, les conflits liés à la transhumance, au foncier et à la chefferie traditionnelle, les violences basées sur le genre, les suicides, le phénomène des enfants de rue, les noyades et les inondations.
De l’analyse de ces incidents, poursuit la première responsable de WANEP-Togo, il ressort 12 zones à risque de niveau très élevé comme Golfe, Agoè-Nyivé, Zio, Est-Mono, Tone, Cinkassé, Tandjouaré, Kendjal, Kpendjal-ouest, Oti, Oti-sud et 13 zones à risques de niveau moyens, Lacs, Vo, Yoto, Bas-Mono etc.
« Ce sont des chiffres réels qui n’ont pas été inventés », a lancé mardi dans l’émission Droit et justice’ sur la radio Taxi FM, Nora Da-do Noviekou, Coordinatrice nationale de WANEP-Togo.
Ce rapport, a-t-elle dit, est destiné à tout le monde mais d’abord à l’autorité publique ; puis il s’adresse à la société civile et aux partenaires techniques et financiers. Même le secteur privé doit aussi se sentir interpellé, a-t-elle ajouté.
De ces chiffres, WANEP-Togo note que le problème des enfants de rue par exemple est devenu un problème de danger public sur lequel il faut véritablement travailler.
« Partout pratiquement, on a des enfants de rue qui demandent à manger alors que d’autres enfants, au même moment, sont à l’école. Ce qui n’était pas le cas dans le temps. Dans le temps, ils étaient dans un coin à Deckon et c’était des étrangers. Aujourd’hui, il y a plus de Togolais que d’étrangers qui sont enfants de rue. Cela pose le problème de la démographie. Est-ce qu’il y a une politique qui canalise les naissances ? Comment on sensibilise sur la prise en charge d’un enfant ? », a-t-elle lancé.
Ces chiffres ont été obtenus grâce à l’opérationnalisation d’un système national d’alerte précoce avec l’appui de la Coopération autrichienne pour le développement (ADA) et l’organisation de la coopération suédoise, SIDA.
Ce système de collecte, a expliqué Mme Noviekou, est un outil préventif qui aide à mieux orienter l’action de décision en vue de réduire les risques de sécurité. A sa base, se trouvent une quarantaine de personnes, toutes des Togolais qui ont pour nom ‘volontaires de la paix’.
« Il s’agit de personnes ciblées, formées et réparties sur le territoire qui nous aident à remonter les informations. Toute situation pouvant affecter la stabilité sociopolitique du pays nous intéresse. Nous disons que ce n’est plus juste une simple information mais une information capitale », a souligné la Coordinatrice nationale de WANEP-Togo.
Le système est basé sur des informations issues de sources ouvertes notamment la presse écrite, la presse en ligne et des situations de terrain connues et vérifiables.