ONU : l’économie sociale et solidaire institutionnalisée ; le capitalisme a-t-il échoué ?

Par sa résolution A/77/L.60, l’Assemblée générale des Nations Unies a institutionnalisée mardi l’économie sociale et solidaire (ESS). Les travaux d’adoption de cette résolution ont été suivis en direct à la Coalition nationale pour l’emploi des jeunes (CNEJ) au Togo. C’est sous les auspices du Directeur des opérations de la CNEJ, Baudouin Kola, en présence d’une dizaine de journalistes.

Ce concept, il faut le rappeler, a été très usité dans les communautés africaines d’avant esclavage et colonisation, même si ce n’est pas sous la même appellation. Il s’entend d’un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur le principe de solidarité et d’utilité sociale. Le profit individuel y est proscrit et les résultats sont réinvestis.

Que va-t-il se passer désormais ? Suivant les termes de cette résolution onusienne, les entités compétentes du Système des Nations Unies pour le développement, y compris les équipes pays, sont encouragées à prendre dûment en considération l’ESS dans leurs instruments de planification et de programmation. Les institutions  financières multilatérales, internationales et régionales ainsi que les banques régionales vont désormais soutenir l’ESS au moyen d’instruments et de mécanismes financiers existants et nouveaux.

Au Togo, la CNEJ et le ministère du développement à la base se réjouissent. Il s’agit, selon le ministère et la coalition, d’un grand jour pour l’ESS.

« Le ministère du développement à la base assure déjà l’encrage institutionnel de la promotion de l’ESS avec le Centre des ressources en entrepreneuriat social (CERES) sous l’égide de la CNEJ », a lancé M. Kola.

Au nombre des activités réalisées dans ce cadre, la CNEJ énumère la cartographie des acteurs de l’ESS assortie d’un plan d’action, la participation et l’organisation depuis plusieurs années de conférences internationales sur les entreprises sociales et le projet de loi-cadre relatif à l’économie sociale et solidaire qui serait en cours d’élaboration.

Face à l’institutionnalisation par l’ONU de l’ESS, une question fondamentale se pose : le capitalisme a-t-il échoué ? En tout cas, cette institution occidentale imposée partout dans le monde et qui consiste pour les entreprises et les individus de se faire du gain de façon démesurée, sans tenir compte du fait social, a du pain sur la planche.