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Un litige foncier, avec à la clé des arrestations, des violences et voies de fait, couve à Koudassi-Gare dans la commune d’Avé 1. La collectivité Klaya, représentée par Yawo Gbetsi se dit spoliée de ses terres et accuse le préfet de l’Avé, Kossi Awu et le chef du village de Xékpé, Togbui Hodogbe III, président du comité de paix-Avé.
Que se passe-t-il dans cette localité du sud du Togo ? En février 2018, le préfet a délivré à Awumé Gbetsi, le grand-frère de Yawo Gbetsi, une autorisation de bornage du terrain sis à Koudassi au lieudit Kpetave. Une autorisation qu’il a retirée et déchirée par la suite. En mars de cette année, il a suspendu définitivement 2 régents de leur fonction. Il s’agit de Kokou Adjivon, régent du village de Koudassi-Gare et Komi Eza, régent du canton de Tovegan. Ces 2 têtes couronnées ont eu le malheur de délivrer à Yawo Gbetsi une attestation de droit de propriété.
En conférence de presse ce dimanche à Koudassi, M. Gbetsi a fait savoir que tout a commencé avec la vente par son neveu, de 8 hectares sur l’ensemble de leur propriété immobilière à un peuhl. L’affaire a été portée à la justice qui tranche en faveur de la collectivité Klaya. Celle-ci, voulant après cette victoire, borner ses terres qu’elle estime à environ 150 hectares, rencontre de sérieux problèmes.
« C’est de la bouche même de ceux qui font violence sur le terrain qu’il sort que c’est le préfet qui les appuie. De plus, il y a quelques jours, le préfet m’a pris, malgré que je ne voulais pas, dans sa voiture de commandement au bord de la route et m’a amené à la gendarmerie », a déclaré M. Gbetsi.
Selon lui, si ce n’est pas grâce à son avocat qui a contacté le procureur de la République près le tribunal de Kpalimé pour l’informer de la situation, il serait déposé à la prison. Il affirme que ce n’est même pas la première fois qu’il se fait arrêter dans cette affaire foncière.
La collectivité appelle les plus hautes togolaises au secours. « Est-ce normal qu’un préfet suspende ces régents pour nous avoir délivré une attestation de droit de propriété ? Est-ce normal qu’un préfet prenne en pleine rue un citoyen dans sa voiture de commandement pour l’amener à la gendarmerie ? Est-ce normal qu’il nous retire l’autorisation de bornage que lui-même nous a délivrée alors que la justice ne s’est pas encore prononcée sur l’affaire? », se demandent les responsables de la collectivité Klaya.
La collectivité Klaya dit qu’elle va porter plainte contre le préfet et Togbui Hodogbe III.
La position du préfet et de Togbui Hodogbe
Pour écouter la version du préfet qu’accuse cette collectivité, nous avons pu le joindre dans sa ferme. Il avait à ses côtés le président du comité de paix-Avé. D’entrée, le préfet Awu a accusé Yawo Gbetsi de faire usage de faux. Selon lui, c’est un document établi à l’encontre de la procédure. Il nous a aussi dit pourquoi il l’a conduit à la gendarmerie.
« C’est avec ce faux document qu’il va arracher les bornes des terres. C’est avec le même document que j’ai saisi la gendarmerie. Il a été convoqué mais n’a pas fait acte de présence. C’est sur mon chemin que je l’ai vu en train de se rendre à Lomé. Je ne peux le voir et le dépasser. Je n’avais pas d’escorte et je lui ai dit de monter dans la voiture », a-t-il indiqué.
A la question comment il sait que c’est un faux document, il dit que cela fait 12 ans qu’il est préfet et qu’il en a tellement signé pour le savoir.
Sur ce point, il a été aidé par le chef Hodogbe qui fait savoir que selon la loi foncière au Togo, on ne peut avoir ce document tant qu’on n’a pas procédé au bornage du terrain et qu’on en a un plan où il est bien spécifié la superficie. Ce n’est qu’après ces étapes qu’interviennent le chef du village et le chef canton. Et c’est dans le palais du premier que ce fait l’attestation qui est contresignée par la suite par le maire ou le préfet.
« Lorsque des régents vont signer ce document alors qu’ils n’ont pas vu ni plan et qu’ils ne connaissent pas la superficie du terrain, c’est tout simplement grave », a lancé le préfet.
A la question à qui appartient les terres querellées, Togbui Hodogbe III qu’il ne peut se substituer à la justice. En tant que président du comité de paix-Ave, il a fait savoir que ce dossier crée des violences. Il ajoute que Yawo Gbetsi et ses enfants sont des personnes violentes.
Pour Togbui Hodogbe, si la paix a été possible à Akepe, Noepe et à Assahoun, elle est possible à Koudassi-Gare.
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